Naïma Lecomte à la Bergerie du Faucon
De mon côté, j’ai documenté le quotidien des jeunes durant les deux semaines à travers la photographie et la vidéo. En me concentrant sur les temps avec les animaux et sur le terrain attenant à la maison.
Les deux semaines se sont très bien déroulées, le rythme a été assez intense, car le quotidien là- bas est celui d’une grande famille. Les «temps calme» se présentant une fois que les jeunes étaient montés dans leurs chambres.
La résidence Rouvrir le Monde ainsi que les temps d’ateliers m’auront permis de débuter un projet sur la durée avec la Bergerie de Faucon.
À propos
Après plusieurs échanges avec l’éducateur référent de la Bergerie du Faucon, il est ressorti que la plupart des jeunes qui quittent le lieu de vie (au bout de plusieurs années) n’ont souvent aucun souvenir photographique de cette période de leurs vies. Période représentant une grande partie de leurs adolescences.
Leurs parents ne vivent pas avec eux leurs quotidiens et ne documentent pas les moments forts de leurs adolescences. Is n’ont pas d’album de famille.
J’ai moi-même pris contact avec la Bergerie de Faucon en étant fortement intéressée au rapport privilégié que les jeunes accueillies sur place peuvent entretenir avec le territoire et les animaux loin de l’agitation des villes.
La Direction Régionale des Affaires Culturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur décline l’été culturel en résidences d’artistes « Rouvrir le Monde » afin de relier Culture et Loisirs pour tous les enfants, jeunes et adultes pendant l’été, et de proposer aux habitants des démarches participatives artistiques et culturelles menées par des artistes sur leur territoire.
Les Résidences « Rouvrir le Monde, un été culturel apprenant » #RLM ont pour but d’amplifier les initiatives « Création & Transmission » auprès d’enfants, jeunes et adultes, avec des résidences de 2 semaines dans des structures d’accueil.
Public visé
Les jeunes : Mathéo 12 ans - Enzo 13 ans - Matteo 17 ans - Esteban 13 ans - Mathéo 17 ans - Steven 16 ans
Petit aperçu
Fiche Technique
Questionnement
Les attentes de la structure
Après plusieurs échanges avec l’éducateur référent, il est ressorti que la plupart des jeunes qui quittent le lieu de vie (au bout de plusieurs années) n’ont souvent aucun souvenir photographique de cette période de leurs vies. Période représentant une grande partie de leurs adolescences.
Leurs parents ne vivent pas avec eux leurs quotidiens et ne documentent pas les moments forts de leurs adolescences. Is n’ont pas d’album de famille.
Objectif
L’objectif a donc été d’habituer les jeunes à documenter leurs quotidiens, et de les aider à archiver leurs images sur l’ordinateur et les clés USB auxquels ils ont accès.
Lors de ma résidence il y avait 6 jeunes sur le lieu de vie. Ils ont entre 12 et 17 ans. Plusieurs d’entre eux resteront là-bas jusqu’à leurs majorités.
La plupart d’entre eux ne sont pas ou plus scolarisés et peuvent être facilement déconcentré. J’ai donc réalisé les temps d’ateliers en seul à seul avec eux.
Leurs journées sont bien remplies, de 8h30 à 10h chaque jeunes est en duo avec un éducateur pour aller s’occuper d’un des secteurs où se trouve les animaux sur la propriété (daims, chameaux, sangliers, âne, canards...etc). De 10h30 à 12h et de 14h à 17h, ce sont des temps dédiés aux diverses activités (menuiseries, temps scolaires, ateliers...).
Ce sont donc sur ces temps que j’ai réalisée mes ateliers. Ensuite ils retournent s’occuper des bêtes, et ils sont libres pour la fin de journée.
Format
J’ai demandé à chaque jeune de photographier également en dehors des temps que nous avions ensemble. Ils étaient sans cesse l’appareil dans la poche.
Je les avait tous prévenu qu’à la fin de mes deux semaines de résidence, nous ferons une exposition restitution dans le salon avec les images qu’ils auront réalisés. De sorte à ce qu’il y ai un but, et également à ce qu’ils puissent investir les murs de la grande salle à manger.
J’ai pu réaliser 4 ateliers avec chacun d’eux. Nous sommes passés par des temps de lecture de livre photo que j’avais ramenés ( Les Gorgan de Mathieu Pernot, Deep Springs de Sam Contis, Pez Suelto de Francisco Canton & Pato Martinez et enfin Faux Bourgs de Yohanne Lamoulère), des temps de prises de vues (découverte du numérique et de l’argentique), tirage, éditing, light painting ou encore fabrication d’encadrement.
Enzo veut vendre son BMX pour s’en racheter un nouveau il a donc fait des photos pour son annonce Leboncoin, Steven a un porte-clefs fétiche qu’il a mis en scène pour le photographier, Mathéo a voulut photographier les ânes, Esteban a reçu une nouvelle paire de basket qu’il a voulu personnaliser et mettre en scène, Matteo adore ses gants de boxe... Autant de situations qui ont permis de leurs apprendre à photographier, à réfléchir à la lumière ou encore au cadre.
Chacun a également choisi deux images que nous avons réalisées en cyanotype.
En parallèle des temps d’atelier, nous avons fabriqué des cadres avec François le menuisier pour que l’on puisse accrocher leurs images dans la grande salle à manger.
Techniques
J’ai acheté 6 compacts numériques pour permettre à chaque jeunes de pouvoir réaliser des images à n’importe quel moment de la journée.
Informations
Le lieu
Située à Rougon, au cœur du Parc régional des Gorges du Verdon, la Bergerie de Faucon a été créée en 1974 par le père Guy Gilbert.
Guy Gilbert quelques années auparavant a créé la permanence du 46 située dans le 19ème arrondissement de Paris. Le local du 46 avait pour vocation d’accueillir les jeunes en difficulté pour un hébergement provisoire, de les orienter et surtout, de les écouter. Guy, à la demande des jeunes achète une ruine en 1974, au cœur des Gorges du Verdon, qu’ils rebâtiront et qui est aujourd’hui un Lieu de Vie pour 7 adolescents en difficultés.
Ce lieu a pour vocation d’héberger, de réinsérer, de former, d’orienter et de suivre des jeunes en difficulté, à la fois jeunes en danger, déscolarisés et jeunes délinquants. Dès le départ, l’idée a été de récréer à la Bergerie de Faucon un climat familial, par la présence permanente des éducateurs, et de permettre aux jeunes de se reconstruire au contact des animaux.
Projet de...
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