Journal de 5ème

En amont de cette séance, une correspondance a été entamée pour se présenter via des lettres. Le but est d'anticiper l’introduction de la notion de mythe personnel de manière ludique.

Je me présente en tant qu’intervenante grâce à des objets personnels que j’ai apportés (une photo, des clés de voiture, mon appareil photo, une carte d’identité etc). Monstration de travaux personnels et d’artistes-photographes travaillant sur les notions d’identité, de narration et le lien texte-image. Qu’est-ce qu’un portrait ? Que dois montrer un portrait ? Comment définir quelqu’un ?

Présentation du projet que nous allons faire ensemble.

Les élèves sont amené.e.s à se présenter à leur tour via les objets qu’iels ont apportés. Cet exercice permet de parler de soi et de parler de question d’identité.
Monstration d’artistes (copy art) créant des photos via la photocopieuse pour questionner l’image elle-même : qu’est-ce qu’une photo ? Qu’est-ce qu’une image ? Est-ce qu’une photo montre la réalité ?

Les élèves sont divisé.e.s en petit groupe de 2-3 élèves pour aller photocopier leurs objets ou eux-même à la photocopieuse, pour aller “se faire tirer le portrait”. Cela permet aux élèves de se découvrir et de se lier autour d’un exercice ludique.

Pendant qu’un groupe passait sur la photocopieuse, les autres découvraient des livres d’artistes travaillant sur la notion d’identité :
-Des histoires vraies de Sophie Calle, pour le rapport texte-image, la narration personnelle et la création presque fictionnelle autour de sa vie.
-Les Gorgans de Mathieu Pernot, pour le mélange de photos vernaculaires, d’archives familiales et documentaires. Nous nous questionnons sur la représentation non idéalisée de leur corps. Images peu habituelles de corps qui ne sont pas représentés dans les médias .
Cela permet aussi d’aborder l’idée de mise en page, d’attention portée aux détails et aux choix dans un livre d’art.

Présentation du travail de Boltanski ( Inventaire des objets ayant appartenu à...; Vitrine de référence 1971), notamment ses œuvres avec des objets d’inconnus car cela permet d’évoquer l’histoire des objets, la fiction-vérité qu’il crée autour. Le fait qu’il parte de son histoire personnelle pour parler de l’Histoire, d’une Histoire plus générale et collective. Cela permet d’évoquer les notions d’archives, de mémoire, de souvenirs etc. Et de s'interroger sur ce qu’est une œuvre d’art car pour elleux, cela ne paraît pas en être une.

Projection et mise en comparaison des photographies issues de l'instagram de Kim kardashian à celle de Nan Goldin ce qui permet de se questionner sur le statut des images. En quoi les photos de Kim Kardashian qui montre sa vie et son quotidien sont-elles pourtant différentes de celle de Nan Goldin alors qu’elle montre aussi son quotidien et son intimité ? En quoi Nan Goldin est considérée comme une photographe et pas Kim Kardashian qui raconte aussi sa vie en image ? Nan Goldin me permet aussi de parler de l’argentique et de faire un petit historique de la photo et de ses origines pour introduire l’appareil photo jetable qui leur est distribué. Iels auront pour exercice de photographier leur quotidien, ce qui les représente. Il s’agit de les emmener les notions d’intime, de journaux intimes, de représentations sociales, de mise en scène de l’intime et d’exposition sur les réseaux sociaux.

Toute la séance est construite autour de la visite de l’exposition La face cachée des archives à Luma. D’abord la salle de Annie Leibovitz ou iels peuvent circuler librement avant de se questionner sur la différence entre les deux murs (l’un avec les photos de commande et l’autre ses archives personnelles) puis celle de Nan Goldin pour la narration d’une amitié entre la photographe et son amie Cookie Muller.

Nous abordons les notions de mise en scène, de photo prises sur le vif, d’éclairage naturel ou artificiel, la relation entre le photographe et le modèle. Il s’agit aussi de les amener à se questionner sur leur goût, leur ressenti face à des images en leur demandant de justifier leur choix.

Exercice d’écriture autour des images faites à la photocopieuse : le but est d'expliquer ce que représente pour eux le ou les objets que les élèves ont photocopiés. Puis de faire la même chose en imaginant une histoire à l’objet d’un.e de leur camarade. L’idée est cette fois de sortir du réel pour aller vers une fiction basée sur un document existant dont on connaît déjà l’histoire. Cela permet de faire aussi un retour sur ces images produites lors des séances précédentes.

Projection et visionnage des photos produites avec les appareils photos jetables.

Suite de la projection et visionnage des photos produites avec les appareils photo jetables. Début d’un retour sur les images et d’un editing large des images en vue du journal. Exercice d’écriture puis de présentation orale : chaque élève choisit 2 photos parmi celles faite avec l’appareil et les présente en expliquant son choix. Pourquoi iels avaient réalisé cette photo ? Qu’est-ce qu’iels aimaient dedans ? Qu’est-ce qu’elle signifiait pour eux.elles ?

Des tirages de lectures de toutes les images produites pendant les précédentes cessions sont distribués, ainsi que des feuilles blanches A4. Introduction et monstration d’exemples d’albums photos, de journaux pour leur faire comprendre l’exercice qui va suivre.
Chaque élève fait individuellement sa maquette (2 feuilles A4 pliées en 2) en choisissant parmi ses photos celles qu’iel préfère, en ajoutant des légendes si nécessaires, et en réfléchissant à la place des textes écrits par rapport aux images. Cela permet de revoir l'ensemble des travaux réalisés jusqu’ici, de comprendre l’importance du choix des images-textes et de s'inscrire parmi les travaux des autres élèves.

Finalisation de la maquette individuellement avec chaque élève. Ce qui permet de discuter du choix des photos et des textes, de présenter le logiciel de mise en page Indesign et de voir les bases rudimentaires de la mise en page sur un logiciel.